Encore une phrase de Lizly, qui je crois, s’attendait à une petite fiction. Ou alors, c’est moi qui aurait aimé écrire un truc drôle et enjoué, avec un jeune homme de ménage qui aime que tout brille chez ses clients mais qui vit lui-même dans dans la crasse, par lassitude de vivre seul.
Par exemple.
Ou je vous aurais raconté la soirée où, rentrant d’une colle de philo assez désespérante lors de mon année d’hypokhâgne, déprimée et épuisée, j’avais ouvert la porte de mon studio sur un rideau de pluie. Oui, il pleuvait dans mon salon. Conclusion idéale d’une journée dramitico-ridicule.
Mais aujourd’hui, cette petite phrase absurde me renvoie à mon quotidien qui l’est tout autant, et de manière tout aussi insignifiante et mièvre, sauf pour moi.
Je trouve fou de ne voir mon Chapeauté que deux jours par semaine, de me coucher sans lui, d’avoir froid toute la nuit à défaut de son corps-bouillotte, de rentrer le soir sans lui parler de ma journée, et de pourquoi je pense que mon CDI manque de recoins. Je ne le vis pas bien.
J’aime bien mes élèves cette année, la relation que l’on construit. Donc je travaille, je me fais des petits plats, j’écrivaillonne, je vais au yoga, je lis de bons livres.
Et je trouve que je n’ai pas le droit de me plaindre. Parce que j’aime le Chapeauté, qu’il m’aime aussi, qu’on se construit une vie qui a du sens, qu’on a des amis sur qui compter, assez de sous pour pas trop y penser …
N’empêche, la tristesse de cette vie quotidienne sans lui rend tout gris. Tout bête. Tout insensé.
Comme s’il pleuvait sous mon carrelage.
Comme je te comprends, pour l’avoir vécu…
Que te dire? Que ça va avoir une fin 😉 Que vous construisez. Que les pluies sous carrelage sont normales et qu’il faut les laisser passer, et savourer les rayons de soleil qui se présentent, et je sais que tu le fais très très bien.
Que je vous fais confiance et que je vous embrasse fort 🙂
Bien sûr que tu as le droit de te plaindre ! Le travail, oui, les bons petits plats, le yoga, la lecture, l’écriture, tout cela. Mais sans celui que tu aimes… Mais oui, plains toi ! Et tiens bon, ce que vous construisez est sacrément solide.
PS : Je ne m’attendais pas à quelque chose de particulier avec cette phrase. Elle est issue d’un lapsus. Quand tu as demandé une phrase, j’étais en train de charger une vidéo pour mon blog que j’ai faite quand notre radiateur fuyez dans la chambre. Du coup, j’ai voulu écrire « il pleut sur mon carrelage » mais j’ai tapé « sous » et ça m’a plu alors j’ai laissé comme ça…
Exactement le sens de « il pleut sur Nantes » de Barbara.
Il te manque peut-être un chat pour partager ton quotidien, la chaleur animale, et avoir envie de rentrer.
Je pense qu’à partir de janvier, quand les jours recommenceront à s’allonger, tu verras la vie autrement. Encoure mieux quand les bourgeons commenceront à sortir.
En attendant tu as l’air d’assez bien le vivre, surtout avec des journées pleines d’élèves sympa.
Floh : Je laissais passer jusque-là, mais j’ai l’impression que ça ne passe plus …
Lizly : Merci ! Je sais qu’on est solide. Je m’aperçois peut-être juste que moi, je ne le suis pas tant que ça … J’aime beaucoup ton lapsus carrelé.
Lyjazz : Je vis déjà avec deux chats ! Et tu as raison, le printemps aidera, même si j’aime bien toutes les saisons, surtout en hiver la combinaison du grand ciel bleu et du froid qui pique. Mais d’ici là …
c’est temporaire cet éloignement géographique ou bien ??? avec mon nhôm quand on est arrivé à Lyon il était au chômage (avant il habitait à Paris) ….dur de trouver un emploi il ne peut refuser un poste….à Paris…..c’était pour 4 mois mais ça m’a semblé bien long….alors bien sur que tu as le droit de taper du pied « pas content » je te comprend en tout cas…
calinou de bon courage pour ces quelques soirées qui parfois te semble morose…..
Grain de sel : Jusqu’en juin inclus, c’est une année scolaire en fait, il est dans une école de planteur d’arbres. Et il ne vit pas très bien non plus la séparation …
Je prends le calinou avec plaisir !
Cela me rappelle des souvenirs douloureux d’allers-retours Lyon-Nantes juste après notre mariage… des heures de train pour ne presque pas se voir et de précieux moments ensemble qu’on gâchait. De mon côté, je vivais mal son absence, j’essayais de faire un maximum de choses pour pouvoir ensuite profiter des retrouvailles suivantes. Lui déprimait et ne faisait rien en mon absence, quand je le rejoignais, il fallait donc commencer par faire quelques courses et un peu de rangement, le reste du temps était consacré à son boulot, je lui en voulais et lui s’en voulait aussi, nous avions du mal à surmonter ces tensions.
Mais oui, on a le droit de se plaindre ! Il faut juste savoir quelle est la taille exacte de la plainte par rapport à tout le reste.
Et tant que tu seras triste qu’il ne soit pas là, je n’y vois qu’une « bonne maladie », comme disait ma grand-mère 😉
Tu as le droit de te plaindre, et je compatis d’autant plus que moi aussi, je l’ai vécu…!Avec le recul, on peut sans doute que ça aura eu du positif (Jules s’est rendu compte à cette occasion que non, vraiment, il pouvait pas se passer de moi *insère-ici un smiley qui se la pète*(alors que moi, j’en avais pas besoin, je savais DEJA que je ne pouvais plus me passer de lui)), mais n’empêche…ça a vraiment été une période difficile.
Bref, bon courage, la fin de l’année scolaire arrivera…là, elle te semble loin, mais promis, elle viendra 🙂
J’ai aussi expérimenté ces séparations dues au travail. Et je m’en passe volontiers maintenant !
Ce que j’ai vécu aussi c’est travailler ensemble et je rêverais de recommencer …
Bon courage miss Bouseuse. C’est vendredi 🙂
J’ai non-vécu avec une fille pendant six ans, écartelés sur deux pays, ça avait de très bons côtés, ne serait que l’indépendance et pour la non dilution du sentiment dans le quotidien. Mais les revers, c’est qu’il fallait se réhabituer à chaque fois à voir l’autre débarquer dans le cocon où l’on est d’habitude seul (moi, je m’adapte vite, mais elle, les mauvais jours, il lui fallait parfois jusqu’au dimanche pour se réhabituer à ma présence), le manque, bien sûr, et au bout d’un moment se voir deux jours par semaine, d’une bonne façon de ne pas prendre d’habitudes, devient une habitude.
Si c’était à refaire, je n’habiterais toujours pas sous le même toit, mais je choisirais un toit un peu plus près, qui permet un peu de spontanéité dans les emplois du temps communs, pas des week-ends prévus trois mois à l’avance.
Cela parle de la vie à 2 : est-elle indispensable ?
Pourquoi avoir besoin d’un autre ? Pourquoi se sentir mal si on ne partage pas son lit ou son quotidien ? Pourquoi et combien de temps ce sentiment dure-t-il ?
Certaines personnes sont davantage solitaires que d’autres.
Bah alors imagine sur ma moquette…
Non sérieusement, pour avoir véçu plusieurs forme d’absence (l’absence totale pendant 5 mois avec une lettre toutes les trois semaines) et les absence de semaines avec retour la tête au carré du train de nuit le samedi matin à l’aube, que t’as même pas le temps de défaire ta valise qu’il faut tout mettre dans la machine, replier, et répartir, et la seconde option est bien plus difficile à supporter, parce que plus frustrante. Et l’homme te dirait pareil.
Donc, plains toi et replains toi. Non seulement tu en as le droit (et de toute façon quelque soit la situation tu en as le droit, il n’y a pas de degré dans le manque, pas plus que dans la souffrance), mais il y a une armée de bras armés de serpillières qui te lis 😉
Merci à tous.
Pour le moment je ne veux pas en dire davantage, je ne sais encore pas tellement de quoi est fait ce blog que je laisse déjà échapper du très intime.
Moi aussi, je me rappelle … Et je sais que quoi qu’on te dise, ça ne te réchauffera pas. Peut-être un petit rayon de soleil passager, mais après, tu auras toujours aussi froid…
Je te fais quand même un gros poutou.
Je pense à toi très fort.